La mode et les greluches

Alors que je me promenais dans ma candide insouciance, je croisai là deux jeunes femmes à la conversation aussi intéressante que le mode de reproduction des langoustes dans les eaux d’Amérique du Sud. Mais au-delà de la vacuité de leur discours, c’est leur étrange ressemblance qui m’a le plus interpelé. Aucune similitude physique pourtant, elles ne me semblaient pas jumelles. Non, la subtilité demeurait ailleurs.

Mon regard inquisiteur inspecta ces deux silhouettes de haut en bas, et je trouvai alors ce qui attirait mon attention. Elles étaient habillées de la même manière. Cette même impersonnalité dans le choix des vêtements vus dans le Grazia ou le Be du mois de Janvier. Cet hiver, la mode était au orange, décliné dans toutes ses nuances. Et chaque année, le même refrain revient comme une ritournelle impitoyable que le gouffre intellectuel de ces pintades apprêtées accueille gaiement. Ces mêmes pintades se découvrent une véritable passion pour les capes sans manche et les sous-pulls des années 70 qu’elles détestaient 5 ans plus tôt.

La mode est cyclique, mais ça, ce n’est pas nouveau. Color block à l’été 2011, couleurs à gogo, du vert haricot, du bleu turquoise, du jaune poussin, du rouge feu … On aime, ou on aime pas. Années 60, nous avons en tête la Bardot au liner noir sur les yeux et la robe ralcu rose fluo. Plus de 40 ans plus tard, les Brigitte sont ressuscitées dans des vêtements identiques mais également dans les groupes de musique avec le duo féminin du même nom (par exemple). La mode est cyclique vous dis-je mécréants.

"Maman, pourquoi que les filles elles sont maigres et pas belles ?"

Moutons sans âme, nous sommes manipulés par les médias et par des poufiasses au QI égalant celui d’une huître s’affichant méchamment sur des panneaux publicitaires de 8 mètres sur 15. Maigres, cheveux tirés en arrière ou lâchés de façon faussement naturelle, maquillage importable au quotidien, le culte de la mode, la tendance, il faut être dans l’air du temps.

Frustration et envie de meurtre. C’est ce que je ressens lorsque je me rends dans mon Hache&Aime le plus proche et que je m’aperçois que le vert haricot sera dans la place au printemps prochain. Adepte de cette couleur depuis quelques années, mon narcissisme et ma fierté ne supporteront par de voir cette couleur sur des filles autres que moi.

La virilité dans toute sa splendeur.